Ahmed Al-Hazroumah, connu sous le nom d’Abu Samer, se trouvait en Turquie lorsque le massacre chimique a eu lieu dans la Ghouta orientale la nuit du 21 août 2013. Il raconte : J’ai parlé à ma femme cette nuit-là et je lui ai dit que je rentrais bientôt. Je n’ai pas pu dormir. Vers trois heures du matin, j’ai reçu un appel d’un ami me disant qu’il y a une attaque chimique sur les régions de Zamalka, Ain Tarma et Ghouta orientale, et il m’e demande des nouvelles de ma famille. Il poursuit en disant : « Je n’ai pas pu obtenir de nouvelles d’eux. J’ai essayé de les contacter de toutes les manières possibles mais je n’ai pas réussi. Ahmed poursuit son récit de cette nuit-là : J’ai ouvert des pages des groupes de coordination sur Facebook, et la première vidéo qui m’est apparue était celle d’un homme portant ma fille, Jana, en disant : ‘Elle est victime de l’attaque chimique !’. Je ne pouvais pas comprendre ; mon esprit refusait d’accepter que c’était ma fille. J’ai continué à regarder les vidéos en provenance de la Ghouta. J’ai vu mon frère gisant parmi un groupe de cadavres, et mon père aussi. J’ai crié, réveillant le reste des jeunes hommes de la maison. C’était une nuit difficile… Et à six heures du matin, j’ai appris que toute ma famille était morte dans l’attaque chimique. Personne n’a survécu. Le matin, j’ai appris qu’il me restait un frère vivant, il m’a ramené à la vie, mais au final, j’ai perdu ma mère, mon père, mes frères et sœurs, ma femme, mes filles et bien d’autres membres de la famille élargie, y compris des oncles, des tantes et des cousins Abu Samer a refusé d’abandonner et il est retourné à la Ghouta après un mois pour poursuivre la révolution. Aujourd’hui, il est l’un des membres de l’Association des victimes des armes chimiques, il cherche à obtenir justice pour sa famille et pour toutes les victimes tuées par le régime de Bachar el-Assad.